La « dédiabolisation », la candidature alternative de Zemmour, tout comme la reprise d’un certain nombre de ses propositions par des partis au gouvernement, ont pu masquer un fait essentiel : le Rassemblement National reste, comme le Front National avant lui, un parti fondamentalement raciste.
Ce n’est pas ce que Marine Le Pen a forcément mis le plus en avant dans cette campagne présidentielle, n’ayant pas à le faire puisque Zemmour pouvait se charger de la faire passer pour une « modérée », mais il n’en reste pas moins que son programme contient un certain nombre de mesures violemment racistes et discriminatoires, comme son projet de priorité nationale, qui reviendrait à priver les personnes n’ayant pas la nationalité française de droits fondamentaux, ou encore l’interdiction complète du port du voile.
(Bien entendu, le projet de Marine Le Pen ne se limite pas à cela, et est aussi inquiétant à bien des égards, qu’il s’agisse du droit d’autres minorités, d’un pouvoir encore plus répressif, du traitement des droits humains, etc., mais il serait trop long de développer tous ces aspects ici.)
Il convient donc de rappeler l’évidence : adhérer à un tel projet, c’est être raciste. Utiliser le vote Le Pen comme un vote « de colère » ou de « protestation » face à Emmanuel Macron, c’est n’avoir aucun problème avec le cœur profondément raciste de ce parti, ce qui revient dans les faits à les cautionner et à être également raciste soi-même.
On m’objectera peut-être qu’il s’agit d’une position ici très « morale ». Je l’assume pleinement, et il me semble qu’à l’heure où les médias ont permis l’accession à de tels scores de candidats fascistes, où des politiques se servent avec cynisme de tels partis pour espérer faciliter leur réélection, réaffirmer quelques principes moraux fondamentaux ne fera peut-être pas de mal.
Il n’en reste pas moins que, dans ce contexte de deuxième tour, un vote Macron peut se défendre pour permettre d’éviter le pire, ce qui ne saurait évidemment être le cas d’un vote Le Pen.
Le gouvernement Macron n’est absolument pas exemplaire en la matière, et porte une lourde part de responsabilités sur la vulgarisation d’un certain nombre des thématiques d’extrême-droite, qu’il s’agisse de la croisade « anti-woke » de Blanquer, de Darmanin qui trouve Le Pen « trop molle », ou encore de mesures islamophobes déguisés en lutte contre l’islamisme.
Qu’il s’agisse de voter Macron, de s’abstenir, ou de voter blanc ou nul, aucune alternative ne sera pleinement satisfaisante ce 24 avril.
Cependant, celles-ci ne feront pas intrinsèquement de vous quelqu’un de raciste.
Voter Le Pen, si.
Ne soyez pas raciste, ne votez pas Le Pen.
@crowdagger C’est peu dire que voter le pen c’est être raciste, c’est pour beaucoup être un trouillard qui trahi sa classe sociale par pure veulerie et défiance de l’autre.Puisque grâce à ces innombrables trahisons la guerre est perdue prenez le chemin de la résistance.Cette résistance c’est surtout les manifs qui doivent faire de la rue le lieu d’expression vraiment démocratique de tous ceux qui refusent l’abattoir capitaliste et consuméristeVous y rencontrerez penauds des traitres repentis