Voilà, c’est l’heure du bilan 2022. Cette année, je m’empresse de le faire le plus tôt possible, parce que, soyons honnête, 2022 a été une année particulièrement merdique pour moi et autant en finir le plus vite possible.
Pourquoi est-ce que je fais ce bilan tous les ans et, surtout, pourquoi publiquement ? Pour deux raisons essentielles :
- Déjà, on ne sait jamais, ça peut potentiellement intéresser des gens, soit qui s’intéressent à ce que je fais soit qui s’intéressent à l’auto-édition ;
- Comme une partie non-négligeable de mes revenus liés à l’auto-édition viennent de financement par abonnements, je pense que c’est pas mal d’être un peu transparente envers mes financeurs, c’est-à-dire vous 🙏.
Activité
Bon, commençons par les choses qui fâchent, avec mon (manque criant d’) activité productive en 2022, puisque celle-ci se limite à :
- La sortie du troisième épisode de la saison 2 de La chair & le sang pour les abonné·e·s. On notera qu’on est maintenant à un épisode par un ce qui est quand même une sacrée blague pour le concept de « saison ».
- La sortie publique de Déviances vikings, auparavant seulement disponible pour les abonné·e·s.
Et, euh, c’est tout. Bon, on peut éventuellement remplir un peu la liste avec des trucs annexes parce que ça fait vraiment vide :
- Soumise par une insoumise, une toute petite nouvelle vaguement érotique.
- Corneill.es, une instance Mastodon pour les personnes LGBT (à la base intéressées par l’art et la culture sous ses formes la plus large, mais même pas forcément) et qui était à la base une « expérience disruptive de littérature transmédia ».
Bref, voilà, c’est minable j’en ai bien conscience, si j’étais une yakuza ça mériterait que je me coupe un petit doigt mais d’un autre côté ça m’aiderait pas vraiment à écrire plus.
Nombre de ventes
Regardons maintenant comme chaque année le nombre de ventes, qui sans surprise sont à la baisse, quelle surprise vu que je n’ai rien sortie de nouveau.
Remarque
Ces chiffres ne concernent que les ventes de livres en auto-édition, et donc ne prennent pas en compte Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), Enfants de Mars et de Vénus, ni Créatures de Rêve, qui sont édités par Dans nos histoires dans le circuit plus «traditionnel». Aussi, ils ne sont pas forcément fiables à 100%, mais ça donne une idée.
- Numérique/Ebooks : 83 (↘️ 119 l’an passé)
- Amazon : 36 (43%) (↘️ 52 l’an passé)
- Kobo : 22 (27%) (↘️ 26 l’an passé)
- Crowdagger.fr : 18 (22%) (↘️ 29 l’an passé)
- Autres : 5 (6%) (↘️ 12 l’an passé)
- Papier : 40 (↘️ 62 l’an passé)
- Total : 123 (↘️ 181 l’an passé)
Donc, voilà, pour ce qui est de l’auto-édition, non seulement je vends peu, mais c’est en baisse 🙀.
Comme je le notais l’an passé, il y a quand même un élément qui vient mitiger un peu ça, c’est que tous mes livres en auto-édition peuvent être téléchargés à prix libre, y compris gratuitement. C’est parfois compté comme une vente lorsqu’il y a un paiement ponctuel associé à un livre précis, mais il y a aussi des personnes qui soutiennent par les abonnements et qui ne vont pas forcément me redonner l’argent à chaque fois. De même, il peut aussi y avoir des gens qui vont télécharger trois livres mais ne vont faire un paiement qu’en une seule fois pour les trois (ce qui rend les statistiques plus compliquées mais a l’avantage de réduire les frais Paypal). Et aussi des gens qui peuvent lire les livres sans avoir la capacité de donner, c’est en partie le but de les mettre en accès libre !
Mes ventes sur Amazon ont encore diminué, le bon côté c’est que je dépends donc beaucoup moins de cette grande plate-forme, mais ça veut dire aussi beaucoup moins de ventes.
En ce qui concerne les livres papier, depuis 2020 Punk is undead et La sorcellerie est un sport de combat peuvent être commandés en librairie (via BoD). Ça permet de passer par autre chose qu’Amazon et de soutenir les librairies indépendantes. Malheureusement, ça reste de l’auto-édition donc la diffusion est limitée et il y a peu de présence dans les rayons (les librairies doivent payer à l’avance il me semble), mais ça permet au moins de les commander comme ça.
Les ventes papier sont un peu plus compliquées à comptabiliser, pour tout un tas de raison : les compte-rendus peuvent arriver plus tard, mais il peut aussi y avoir des ventes directes que je comptabilise mal, quelques placements au tiers dans des petites librairies que j’oublie en général de comptabiliser (et souvent de facturer, ce qui est plus embêtant 😅, mais bon au moins ça soutient les petites librairies).
Mais bon ça permet d’avoir une grandeur d’ordre et de constater que je suis loin de vendre des milliers de livres en auto-édition.
Chiffre d’affaire
Allez maintenant on fait entrepreneuse et on parle de chiffre d’affaires sérieux. Bon, déjà j’ai la chance inouïe de continuer à être soutenue par un certain nombre d’abonné·e·s malgré ma production quasi-inexistante 💜💜💜 donc ça limite la baisse par rapport au reste.
Cette année, j’ai décidé de montrer tous mes revenus liés à l’écriture (et donc pas uniquement le volet auto-édition), parce que je ne vois pas de raison de ne pas le faire et que là encore ça permet de se faire une idée à la fois de mon train de vie débridé et de ce que peut gagner une petite écrivaine.
- Auto-édition : 1802€ (↘️ 2859 l’an passé)
- Abonnements (Patreon/uTip) : 1202€ (↘️ 1938 l’an passé)
- Royalties (Amazon/Kobo/Smashwords/BOD) : 288€ (↘️ 370 l’an passé)
- Ventes et dons directs via le site : 298€ (↗️ 256 l’an passé)
- Droits d’auteurs : 380 €
- Droits sur livres publiés : 237€
- Interventions : 143€
C’est une somme qui est loin d’être négligeable, même s’il faut enlever une partie de la partie auto-édition qui correspond à du chiffres d’affaires et pas à des revenus (donc il y a des dépenses, des cotisations à l’URSAFF, etc.) ; et qui est d’autant plus importante que mi-2022 j’ai perdu mon autre source de revenus en temps que vacataire à l’université.
Conclusion
J’aimerais bien conclure par un message positif pour dire que voilà, on met 2022 derrière nous et on va essayer de faire des vraies choses en 2023. Malheureusement, j’ai quelques inquiétudes, notamment du fait que malgré tout le soutien que vous m’apportez malgré mes maigres productions (💜) je dépends actuellement principalement du RSA. Or, j’habite dans une région qui a décidé de tester la réforme antisociale pour forcer les gens au RSA à « travailler » (sous-entendu pour de vraies choses, pas à raconter des histoires à la rentabilité douteuse) de 15h à 20h par semaine. J’avoue que ça m’inquiète pas mal sur ma capacité à, au final, rester dans la petite marge dans laquelle je me trouve actuellement.
Marge qui vient avec sa précarité qui, je l’avoue, est de plus en plus difficile à vivre au fur et à mesure que je vieillis et me pousse de plus en plus à réfléchir à trouver une façon de vive plus intégrée et plus « normale ».
Et, d’un autre côté, à chaque fois que j’essaie, la normalité me montre bien que ce n’est pas si simple de l’intégrer.
Bref. je ne sais pas de quoi exactement le futur sera fait. Si je finis par avoir un métier stable à temps plein, il est évident que je retirerai mes pages uTip et Patreon. Ça ne veut pas dire, espérons-le, que je cesserai complètement d’écrire, mais peut-être de revenir sur un modèle de loisir.
Ou peut-être qu’au contraire, avec la perte de mon emploi alimentaire, ça me poussera à investir encore plus cette petite marge et à aller voir jusqu’où profond va le terrier du lapin .
En attendant, je vous souhaite une bonne année 2023, prenez soin de vous, prenons soin les un·e·s des autres, et 💜💜💜 !