De l’action, des sentiments et des cornes de brume
Dans les terres du Nord, les guerriers vikings doivent affronter des hordes de marcheurs, mais cela ne les empêche pas de préparer des expéditions vers d’autres territoires.
Gunnbjörn, combattant chevronné, aimerait, avant son départ vers le Levant, pouvoir former son apprentie. Celle,-ci, Siv est une jeune femme un peu marginale qu’il a pris sous son aile
Mais Gunnbjörn devra également composer avec une horde de non-vivants impromptue, des querelles entre clans, et ses propres sentiments refoulés.
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Extrait
Avec l’altitude, le vent frais était d’autant plus cinglant, et Gunnbjörn regretta un instant de ne pas avoir pris de manteau.
Il avait une quarantaine d’années, la peau sombre, une taille respectable, quoique assez banale pour un guerrier viking, et une coiffure qui combinait de longs cheveux crépus tressés en arrière avec des tempes rasées sur le côté du crâne.
Il était habillé des vêtements traditionnels des guerriers vikings : il avait une chemise de corps ouverte jusqu’à mi-poitrine, que la vanité le poussait à ne pas refermer malgré le froid, au-dessus de laquelle il portait une veste en cuir sans manche. Au dos de celle-ci était brodée l’appartenance de son clan en lettres runiques. Ses jambes et ses pieds étaient, de leur côté, mieux protégés de la fraicheur, par un épais pantalon de cuir et des bottes à sangles. N’ayant pas prévu de guerroyer aujourd’hui, il ne portait que deux petites haches à la ceinture.
Pour se réchauffer, il marchait à grandes enjambées. Derrière lui, Siv peinait à le suivre. Gunnbjörn entendait la respiration de sa servante qui se faisait plus rapide : elle avait du mal à garder le rythme dans la montée.
Devant eux, Fenrir le chien gambadait. Il s’agissait d’un molosse noir à la taille imposante et aux poils longs. Son aspect quelque peu effrayant lui avait valu d’être baptisé Fenrir, comme le dieu loup, mais pour éviter la confusion avec ce dernier on l’appelait en général « Fenrir le chien », ce qui amenuisait quelque peu l’impact du nom.
Derrière eux, et déjà beaucoup plus bas, se trouvait la baie de Fossarjavík, avec le village côtier de Kirkjubær d’où ils étaient partis un peu plus tôt. Gunnbjörn se retourna quelques instants pour contempler le paysage, et en profita pour vérifier que Siv arrivait encore à le suivre.
Il lui avait demandé de l’accompagner chasser parce qu’il pensait qu’un peu d’entrainement physique ne ferait pas de mal à la jeune femme, et lui permettrait également d’échapper à ses corvées quotidiennes. Il n’était pas certain qu’elle lui en soit reconnaissante. Elle peinait dans la montée, rajustait tous les trois pas l’arbalète qu’il lui avait prêtée et qu’elle portait en bandoulière dans le dos, et trébuchait régulièrement à cause de ses bottes qui étaient trop grandes pour elles.
Qu’est-ce que tu t’imaginais ? se demanda Gunnbjörn en son for intérieur. Ce n’est pas une guerrière.
Siv était plutôt menue, avait la peau pâle et de longs cheveux châtains qu’elle gardait détachés. Contrairement à lui, elle avait pensé à se couvrir les épaules d’une cape en laine ; en revanche, ses jambes étaient exposées, puisqu’elle ne portait qu’une robe qui lui descendait jusqu’à mi-mollets.
— Est-ce que ça va ? lui demanda-t-il.
— Oui, sire.
Gunnbjörn poussa un soupir bruyant.
— Tu n’es pas obligée de m’appeler sire.
Siv attendit de l’avoir rejoint et d’avoir repris son souffle avant de répondre :
— Je sais, sire.
Il leva les yeux au ciel.
— Si tu regrettes d’avoir accepté de m’accompagner, tu peux me laisser l’arbalète et faire marche arrière.
— Non, sire. Vous me faites grand honneur en m’autorisant à venir avec vous.
Gunnbjörn n’était pas assez idiot pour ignorer le sarcasme. Siv se montrait toujours d’une politesse exemplaire, voire obséquieuse, mais y ajoutait parfois une ironie peu dissimulée.
— Tu n’es vraiment pas obligée, si tu n’en as pas envie. C’est juste que je pensais…
Il ne termina pas sa phrase. Il n’était pas certain de ce qu’il avait pensé. Normalement, c’était son fils, ou des amis, qui auraient dû l’accompagner à sa partie de chasse. Mais Gunnbjörn n’avait pas plus d’enfant que de femme, et s’il avait quelques compagnons qu’il considérait comme des amis, il était le genre d’homme à préférer d’habitude ce type d’excursions en solitaire.
— C’est un honneur, sire, termina Siv.
Il essaya un instant de déterminer si elle était sincère, puis abandonna.
— Un jour, soupira-t-il, j’arriverai à savoir quand tu parles avec le cœur et quand tu te moques de moi.
— Les deux ne sont pas toujours incompatibles.
Salut !
Est-ce qu’il y a moyen d’acheter un exemplaire papier sans passer par Amazon ?
(Dsl si ces facéties de gauchistes sont reloues)
Coucou,
Désolée d’avoir mis du temps à répondre, comme j’ai assez peu de commentaires je regarde pas souvent 🙂
Actuellement non, il est pas disponible en papier ailleurs que via Amazon, je vais voir si c’est possible de passer par autre chose mais comme ça demande un peu plus de frais c’est compliqué 🙁
Merci pour la réponse !
Pas de problème je comprends !
Je vais passer par Amazon